TOPOS, RESSOURCES. Saou édition 2017, Escalades dans le Diois, Escalade Vallée de la Drôme et Diois.

Visibles de loin à l’extrémité Est du synclinal de Saoû, les Trois becs sont facilement identifiables grâce à leur silhouette caractéristique. Du nord au sud, La Pelle (ou Roche Courbe), Le Signal et Le Veyou qui culmine à 1589m.
Les Trois Becs comptent de nombreux itinéraires en terrain d'aventure dont le plus célèbre est la voie des Parisiens.

PAS LOIN de Saou et Chastel Arnaud.

Voie historique ouverte sur la Roche Courbe les 1 et 2 juillet 1961 par Lucien Bérardini, Maurice Gicquel, Robert Paragot, Émile Troskiar. La face est raide et l'escalade avec quelques passages athlétiques ou sur dalles à silex se déroule tout du long dans une belle ambiance aérienne. La qualité du rocher est variable et demande donc des précautions, en particulier dans les passages les plus faciles. L'équipement des longueurs est uniquement sur pitons avec quand même un goujon sur la plupart des relais. Ces ancrages sont souvent espacés et vieillissants et il est fort utile de les compléter par d'autres protections. Quelques passages difficiles sont bien équipés en pitons mais il est quand même nécessaire d'avoir une bonne marge par rapport aux cotations, même en second. Trouver son chemin fait aussi partie du jeu; l'itinéraire louvoyant est parsemé de pièges et il n'est pas inutile de croiser les informations de différents topos.

Samedi 30 mars 2019 avec Julien et Arthur. Je n'ai pas le niveau pour prendre l'initiative de ce type d'aventure, mais Julien propose la veille de nous offrir ce projet qui nous faisait rêver depuis longtemps et on ne va pas passer à côté d'une telle occasion. C'est lui qui fera toutes les longueurs en tête et ce n'est pas une mince affaire. Le réveil sonne donc à 5h00 du matin ce samedi pour un départ 30 minutes plus tard de Valence.

Approche On trouve le parking, sur la droite de la route, deux kilomètres avant le col de la Chaudière à 6h35. Un panneau y explique à quel point le lieu est un terrain d'aventures. Préparation du matériel, choix de la corde, réveil musculaire et petit café puis c'est parti ! Une large piste part à droite; on la suit une centaine de mètres avant de la quitter pour prendre le premier sentier qui part à gauche. Ce sentier raide, évident et recouvert de feuilles mène au Pas de Picourère. Lorsqu'on arrive au niveau du pied de la paroi, on traverse le pierrier et on grimpe raide pour rejoindre la vire qui court au-dessus du socle. Il est 7h25 et nous poursuivons notre chemin sur cette vire sur une étroite sente herbeuse, parfois exposée qui m'oblige à regarder où je pose mes pieds. Lorsque celle-ci descend franchement, on repère une grande écaille décollée de la paroi. L'attaque se situe derrière cette écaille. Pour accéder à R0, on monte vers cette écaille et on passe dans le tunnel étroit qu'elle forme avec la paroi. On arrive à R0 à 7h45 sur une petite plateforme suffisamment accueillante pour s'équiper et faire une pause pipi face à la vallée.

L1 5b On gravit un petit dièdre puis on se décale un peu à gauche pour remonter un joli mur à silex sur lequel on croise un relais qu'on dépasse. On enchaîne enfin quelques mouvements rigolos entre l'écaille et la paroi pour trouver au sommet un R1 plutôt confortable avec en bonus une plaquette sur goujon. Il est déjà 8h40, il fait beau et la température est agréable.

L2 5a On remonte le dièdre au-dessus en direction de surplombs puis quelques mètres en-dessous, on évite de se diriger vers un relais évident à gauche pour traverser en ascendance à droite et trouver un piton avec un grand anneau de corde qui permet de redescendre de 2 m pour atteindre le relais.  R2 avec une plaquette sur goujon. Il est 9h15.

L3 6a On se décale un peu à droite pour atteindre une fissure très raide mais bien pourvue en prises que l'on remonte. Ça passe en libre mais ça chauffe bien. On se retouve au relais à 10h00 et le soleil commence à se cacher derrière la Pelle.

L4 5c Départ en ascendance à droite sur 5-6 m, puis tout droit et enfin retour à gauche par un pas en dalle puis tout droit dans le dièdre. R4.

L5 5c Julien continue dans le dièdre d'abord tout droit puis contourne un petit toit en décalant à gauche. Du matériel l'attire encore plus à gauche mais c'est une impasse et il se lance dans une réchappe à 11h00. Il falait en fait rapidement traverser à droite vers le large dièdre raide sous l'arbre dans du rocher gris qu'on quitte pour traverser franchement en ascendance à droite. Longueur sinueuse, attention au tirage. R5 sur deux goujons. Il est 11h55.

L6 5b 30m On suit deux pitons qui nous invitent à une courte traversée pour passer le fil du pilier sur une dalle à silex dans une belle ambiance gazeuse. La longueur se poursuit tout droit par une fissure large et raide. R6. Il est 12h45.

L7 5a 40m On remonte la large fissure juste à droite du relais. Après 5 m, traversée en ascendance à gauche (1 piton) jusqu'à un large dièdre évasé que l'on remonte. On rejoint R7 dans une niche.

L8 6a 30m On se décale un peu à droite et remonter un mur vers un petit surplomb parcouru par une fissure. Remonter droit au-dessus jusqu'à une vire. R8 (2 pitons + bloc coincé). Il est 14h20.

L9 4c 20m Remonter la cheminée jusqu’à une vire. Pas très difficile mais quelques gros blocs n'inspirent pas confiance et tout le monde est bien exposé. R9 sur 2 pitons. Attention caca caché.

L10 6a+ 35m On rejoint un surplomb 2 m à droite du relais (2 pitons bien visibles) puis on traverse 5 m à l'horizontale vers la droite jusqu'à une fissure raide que l'on remonte (nombreux pitons dont un dernier caché sur la droite de la fissure). Après le passage le plus physique, on continue à monter pour trouver R10 inconfortable sur 1 goujon + pitons. Attention au tirage. Il est 15h50.

L11 5b 25m On finit de remonter la fissure pour buter sur un surplomb côté 4c dans le topo du diois. Les copains passent en libre mais calmé par la longueur précédente, j'ai plus de mal et je tire tant que je peux sur les pitons pour retrouver R11 sur une petite terrasse à droite (3 pitons).

L12 5b 25m Longueur en zigzag avec traversée à gauche puis à droite puis re-à gauche dans une sorte de couloir qui nous amène sur la prairie sommitale à 17h10. Neuf heures dans la voie mais mission accomplie !

Descente On rejoint le sommet tout proche profiter encore de la vue, ranger le matériel et grignoter un peu puis on emprunte le bon sentier qui part vers le Sud et descend vers le Pas de Picourère qui sépare La Pelle du Signal. Descente par un couloir raide sur la gauche parcouru par une sente, on jete un coup d'oeil aux deux belles arches qui s'offrent à nous et on rejoint ainsi rapidement l'embranchement qui mène au socle et au chemin emprunté durant l'approche. Quelques glissades dans les feuilles et on arrive à 18h45 au parking et à 20h à la maison; sacrée journée !

Une jolie voie de 7 longueurs et 180 mètres, orientée Est, à l'équipement très espacé pour se mettre dans l'ambiance des Trois Becs et rejoindre le haut de Roche Courbe, la Pelle. Équipée par D.Benoit, P.Théolier en 1994.

Vendredi 23 juillet 2021 avec Julien qui fera toutes les longueurs devant.
Un petit bain dans le Drôme à la sortie de Saillans pour faire des réserves de fraîcheur puis c'est parti. Une heure d'approche pour monter au pied de la Pelle par le pas de Picourère et commencer à s'engager sur la vire aérienne au-dessus du socle. C'est l'une des premières voies que l'on rencontre sur la vire en contournant un gros gendarme. L'attaque se fait sur le rebord droit de ce gros pilier; il y a une cordelette dans une lunule et la voie part à gauche de cette cordelette. La première plaquette est visible encore plus haut.


L1 (5b) 16h15, Julien attaque, pose un friend, la seule protection qu'il ajoutera dans toute la voie puis trouve la première plaquette une dizaine de mètres au-dessus de la vire. Quelques jolis pas d'escalade puis arrivé en haut, il faut engager et partir sur la gauche dans du mauvais caillou pour rejoindre un bon relais confortable. 4 dégaines sur 30m.

L2 (6a) Attaque évidente dans la face, un piton et une vieille sangle marquent le départ. Belle dalle incrustée de silex pour ma longueur préférée et pas la plus difficile en second mais avec cinq bons mètres entre chaque ancrage, et même si Julien semblait tranquille, le leader est obligé d'engager et de s'exposer car il est impossible d'ajouter des protections.

L3 (6b) Encore une jolie longueur avec un départ bien fin au dessus du relais puis légèrement sur la droite. On n'ose pas trop utiliser les bonnes prises à gauche dans des blocs dont on n'est pas sûr de la stabilité. Une courte section de repos puis ça repart vers la droite dans du bien raide sur de petits silex crochetants. Oh yeah ! Ne correspond pas au tracé du topo Escalade Vallée de la Drôme et Diois.

L4 (5b) Traversée franchement sur la gauche avant de pouvoir remonter, le rocher demande un peu d'attention et l'itinéraire quelques bonnes intuitions. Un pas que j'ai trouvé bien difficile vers la fin de la traversée. Ambiance très aérienne, classe !

L5 (5c) Quelques mouvements athlétiques. Joli petit passage sur inversées. Quelques blocs fragiles imposent quand même de choisir ses prises et compliquent le cheminement mais ça passe.

L6 (5b) Départ sur une dalle gréseuse incrustée de silex. On bascule dans le couloir de droite et il faut engager pour aller trouver deux points peu visibles sur la gauche du couloir. Quelques pas bien plus raides et on arrive sur un relais incroyable et confortable dans un joli petit nid de verdure suspendu dans la falaise. On profite de la vue magnifique avant de rejoindre la sortie.

L7 (4c) Julien remet les baskets pour cette courte longueur plutôt facile mais quand même bien raide, relais sur une terrasse légèrement sur la gauche. On est accueilli par d'énorme rafales de vent et il est utile de s'écarter pour plier les cordes. Sortie de la voie à 19h30.

On remonte légèrement en direction du sommet de la Pelle puis on descend par le sentier jusqu'au Pas de la Picourère pour retourner au parking avec un petit pointillé pour manger un cookie aux pied des arches. Arrivée à la voiture à 21h.

LA LAVEUSE.
En suivant le chemin vers l'Ouest depuis la Roche Courbe, on trouve assez rapidement cette arche à travers laquelle apparaît le village de Saillans. On peut en rejoindre le sommet par une courte escalade à l'abri d'un couloir. Pascal Sombardier propose aussi d'en rejoindre l'intérieur en passant côté Nord sur une très étroite vire dans le gaz et protégée par quelques pitons. On a préféré passer côté Sud par quelques pas d'escalade sur prises franches.

L'ÉLÉPHANT.
En montant sur le Veyou depuis le pas de la Siara et en suivant le bord de falaise, on tombe peu avant le sommet sur cette petite arche dont l'ombre projetée sur la falaise d'en face dessine un éléphant.

PAS DE LA PICOURÈRE.
Sur la gauche du chemin en montant entre le Signal et la Roche Courbe deux jolies arches méritent de se détourner d'une centaine de mètres pour s'en approcher. La première est un arc de triomphe improbable. Il est possible de se faufiler sous la deuxième, plus grande pour se promener de l'autre côté.